Année:
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1921
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1926
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1931
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1936
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Russes
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31347
|
71928
|
63957
|
Naturalisés ex-Russes
|
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5 803
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10972
|
13810
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En 1924, on estime le nombre réel des Russes
émigrés en France entre 100000 et 150000.
Après de la Deuxième guerre
mondiale.
A la fin de la deuxième guerre mondiale, des
Soviétiques se trouvèrent bloqués en Occident à la
suite de la défaite de l'Allemagne. Ils appartenaient essentiellement
à trois catégories:
les prisonniers de guerre faits par les troupes
allemandes sur le front de l'Est, incarcérés dans des camps en
Occident et libérés par les troupes alliées.
les personnes déplacées par les troupes
d'occupation en URSS pour travailler à l'arrière, principalement
dans les usines d'Allemagne.
les militaires
soviétiques incorporés dans l'armée allemande et ayant
servi sous les ordres du général Vlassov, puis faits prisonniers
par les alliés ou ayant déserté avant la capitulation
allemande.
En fait, entre 4 et 5 millions
de citoyens soviétiques se trouvent à l’extérieur des
frontières de l’URSS en 1945: la population civile, les prisonniers de
guerre, les réfugiés proprement dit qui avaient quitté le
pays lors du retrait des troupes allemandes et enfin ceux qui, par conviction
ou par survie, auraient accepté se s’allier aux Allemands (les cosaques,
diverses ethnies caucasiennes et l’Armée Russe de Libération du
général Vlassov).
Le nombre de névozvrachtchéntsy
(«non-retournants») ou «réfractaires au retour» aurait pu être
plus important si les Alliés n’avaient pas signé à Yalta
des accords prévoyant le rapatriement forcé de tout les citoyens
soviétiques.
corps expÉditionnaire
russe et la lÉgion russe
d’honneur.
Les
volontaires du Corps Expéditionnaire Russe combattants dans
la
Division Marocaine.
En
1916, un corps expéditionnaire russe de 44 292 hommes débarque en
France pour se battre sur les Fronts français et macédoniens.
Lors
de son voyage en Russie, en décembre 1915, Paul Doumer envisage l'envoi
de 300.000 hommes en France, en échange de matériels de guerre
dont la Russie avait grand besoin. La proposition française ne rencontre
pas beaucoup de succès auprès du commandement russe, mais Sa
Majesté Impériale Nicolas II émet le souhait de l'envoi de
troupes russes en France. Le Chef d'État-Major, le Général
Aléxéiev propose de le faire a titre d'essai dans les conditions
suivantes: les soldats russes seront envoyés en unités
constituées, encadrées par des officiers russes et mises à
la disposition des Grandes Unités françaises. Ces troupes seront
armées par du matériel français et seront
transportées par les soins de la Marine française. Paul Doumer
exprime le désir que le chiffre de 40.000 hommes par mois soit atteint
rapidement.
En
exécution de cette décision, dès janvier 1916, on
procède à la formation de la 1ère Brigade Russe
Spéciale, composée de 2 régiments. Le premier forme a
Moscou, le 2ème a Samara (sur la Volga). Les brigades sont
formées essentiellement par des bataillons de réserve,
c'est-a-dire des hommes n'ayant pas subi leur bapteme du feu, ce qui
était probablement une erreur. Le 1er régiment est compose
essentiellement d'ouvriers d'usines, le 2ème de paysans, ce qui explique
certains événements ultérieurs.
Les
régiments sont à 3 bataillons de 4 compagnies, en outre, chaque
régiment a 3 compagnies de mitrailleuses (12 par compagnie), une
unité de liaison et une séction de services. Le bataillon de
réserve est à 6 compagnies. Les effectifs de la 1ère
brigade, commandée par le Général Lokhvitzky, comprend 180
officiers et 8762 sous-officiers et hommes de troupe. La brigade a une
collection d'effets d'habillement en double: chaque compagnie a sa cuisine
roulante. La dotation en matériel est à la charge de la France.
Le
1er echelon part de Moscou le 3 fevrier 1916, par chemin de fer, par la
Sibérie et la Mandchourie jusqu'à Dairen (Ta-Lien) et, de la, par
mer jusqu'a Marseille où il arrive le 26 avril, soit un voyage de 30.000
km, dont 60 jours en mer. Le débarquement a lieu a Marseille et fait une
tres grande impression sur les Français: tous les journaux ne tarissant
pas d'éloges sur l'armée russe. Ainsi, l'arrivée des
troupes russes en France constitue un nouveau maillon des rélations
amicales entre les Alliés.
La
formation de 3 autres brigades russes est entreprise peu après. En
raison de la situation difficile, la 2ème brigade est envoyée a
Salonique où elle arrive debut Août 1916. La 3ème brigade
est formée a Ékatérinbourg et a Tchéliabinsk, en partie
avec des compagnies des régiments en campagne, en partie de bataillons
de réserve; elle est envoyée en France en août 1916. Enfin,
la 4ème brigade arrive a Salonique en novembre de la même
année.
Ainsi,
au cours de l'année 1916, malgré l'offensive, énorme par
son etendue et par ses pertes, du Général Broussilloff sur le
front gérmano-autrichien, le Haut Commandement peut former 4 brigades
spéciales, soit mettre à la disposition de la France 745
officiers et 43 547 hommes de troupe. La formation des 5ème,
6ème, 7ème et 8ème brigades n'est pas terminée au
moment de la révolution.
L'année
1916 est, pour les Français, une année difficile: l'année
de Verdun où tombèrent 350.000 Français, soit 25 % des
pertes totales françaises pendant la Grande Guerre. La 1ère
Brigade Spéciale, débarquée le 20 avril, est dès le
23 avril transférée au Camp de Mailly, près de
Chalons-sur-Marne, qui fut mis entièrement à la disposition des
Russes. Ce camp dépendait de la 4ème Armée du
Général Gouraud qui, à plusieurs reprises, prit contact
avec les troupes russes et veilla a leurs besoins.
En
décembre 1916, est crée dans ce camp, un Camp d'Instruction pour
divers spécialistes; c'est là, également, que viennent les
troupes russes au repos et pour se perféctionner.
Le
Président de la République lui-même visite le camp et est
frappe par l'excellent aspect de la brigade et décore le
Général Lokhvitzky de l'ordre de Commandeur de la Légion
d'Honneur. À la fin du mois de juin 1916, la 1ère brigade est
envoyée dans le secteur occupé par le Groupement Ouest de la
4ème Armée, a l'Est entre Suippes et Auberive.
En
1917, la conduite au feu des deux brigades est appreciée par les
Alliés. En mars 1917 elles sont dans la region du Fort de la Pompelle.
Lors de l'attaque "Nivelle" du 16 avril 1917, dans le cadre de la
5eme Armée, la 1ère Brigade Spéciale prend Courcy, le
3ème Brigade attaque et occupe le mont Spin. Les pertes pour les 2
brigades russes sont de 70 Officiers et 4 472 Soldats tués,
blessés ou disparus.
Formation de la Légion Russe d’Honneur
Par
suite de la Révolution Russe, la Russie quitte les rangs des
Alliés et les Régiments russes du Corps Expéditionnaire
sont relevés du front par le Gouvernement français,
reformés et transformés en compagnies de travailleurs. Le nom
même de "Russe" est devenu synonyme de
"traître".
Cette
situation devenant insupportable, des centaines de militaires russes sous
l'impulsion du Colonel Gotoua, profondement blesses dans leur orgueil national,
s'organisent et demandent au Gouvernement français l'autorisation de
regagner le front. Après de multiples hésitations et de pourparlers,
l'autorisation est accordée pour la création de la Légion
Russe.
Le
23 décembre1917, cette unité, sous le commandement du Colonel
Gotoua monte en ligne, versée dans la Division Marocaine
considerée a l'epoque comme la meilleure unité française.
La rénommée et l'héroisme du soldat russe atteignit des
sommets inégales au sein de cette unité.
Fin
mars 1918, les Allemands percent le front des Alliés du côte
d'Amiens entre l'armée française et les troupes anglaises et
s'engouffrent dans la bréche ainsi créée. La situation
devenant critique, le Haut Commandement Français donne ordre à la
division marocaine de contre-attaquer. La Légion Russe est placée
en tête de troupes de la contre-attaque.
Le
Général Dauzan, Commandant de la Division Marocaine, decora le
Capitaine Loupanoff de la Légion d'Honneur et le bataillon reçut
un "état de recompense". Les pertes sont
sévères.
Mai
1918. Les Allemands jettent dans la bataille leurs meilleures troupes et
enfoncent les lignes françaises. D'un bond, ils passent l'Aisne et, en
marche forcée, approchent de Chateau-Thierry. Soissons est
tombée, la route sur Paris est ouverte! Rappelée de toute
urgence, la Division Marocaine occupe la position à cheval sur la route
de Soissons-Paris et reçoit, la première, le coup de boutoir
allemand. Les zouaves retiennent la pression ennemie mais, au bout d'un moment,
commencent a céder dans leur centre. À l'instant où tout
semblait perdu, le Commandement jette en attaque sa dernière
réserve, la Légion Russe.
Son
attaque est décrite de la façon suivante par l 'historién
de la Division Marocaine:
"Pour
arrêter cette avance menaçante, le Colonel Lagarde donne ordre a
la Légion Russe de contre-attaquer. La Légion Russe se lance en
avant, officiers en tete. Même les medecins, pris par l'enthousiasme de
cette glorieuse phalange, ont oublié leur mission principale de
charité et, avec les combattants, pénètrent dans les rangs
de l'ennemi. Sur 150 combattants, 110 sont restés sur la côte de
Vauxbuin. Cette bataille coûte aux Russes 85 % de leurs effectifs et
presque tous les officiers"
La
presse française de l'époque en admiration devant
l'héroisme russe souligne le grand nombre de Croix de la Légion
d'Honneur et de Croix de Guerre décerné aux combattants russes et
emploie pour la première fois le terme honorifique, reste depuis attache
à cette unité en la dénommant la "Légion
d'Honneur".
En
août, la Légion Russe reçoit enfin pour la première
fois des renforts importants composés de volontaires d'anciens
régiments du Corps Expéditionnaire, devient un bataillon avec 2
compagnies et demie de tirailleurs et une compagnie de mitrailleurs et rentre
comme unité indépendante dans la Première Brigade de la
Division Marocaine.
Ce
bataillon est aussitôt dirigé au nord de l'Aisne où i1
s'empare de Térny-Sorny et progresse vers Laffaux, un des points
avancés de la ligne Hindenburg.
Au
cours des combats du 12 séptembre, le bataillon franchit 3
rangées de fortifications en béton armé et perce la ligne
de défense allemande, prend par surprise un grand nombre de prisonniers
et une grande quantite de matériel.
Pour
toutes ces operations, le Maréchal Foch, Commandant en Chef des
Armées, octroie au Bataillon Russe la fourragère aux couleurs de
la Croix de Guerre et une Croix de Guerre avec 2 palmes à son drapeau,
avec les citations.
La
rénommée acquise par la Légion Russe d'Honneur attire dans
ses rangs de nombreux volontaires provenant des compagnies d'ouvriers ou
même de la Légion Etrangère. Malgré ès
pertes, ses effectifs augmentent: au 1er novembre 1918, le bataillon compte 564
hommes répartis en 3 compagnies de combat et une compagnie de
mitrailleuses.
Des
le 1er octobre, les Allemands étaient amenes à evacuer toute la
ligne Hindenburg et à se retirer vers la frontière. Dans ces
conditions, la Division Marocaine toute entière est transportée a
Nancy et entreprend le mouvement final le long de la Moselle vers Moyeuvre et
seul l'Armistice du 11 novembre arrète cette operation.
Malgré
cela, la Légion Russe d'Honneur continue d'éxister et participe
avec les Armées Alliées a l'avance le long de la rive gauche du
Rhin; elle traverse la Lorraine, l'Alsace, la Sarre, arrive a Friedrickshafen,
puis est dirigée sur Worms qu'elle occupe jusqu'en décembre.
À
la fin de l'année 1918, la Légion Russe d'Honneur est
évacuée a l'intérieur de la France et
démobilisée.
L'ÉVACUATION DE l’armÉe blanche de LA CRIMÉE
L'histoire de l’émigration blanche commence par une
tragédie: l'évacuation de la Crimée en novembre 1920 par
l'armée du général Wrangel.
L'année 1920 voit briller
les derniers feux de la guerre civile en Russie du sud. À la fin du mois
de mars, vaincu par l'armée rouge, le général
Dénikine a dû faire évacuer de Novorossiysk, dans une
panique indescriptible, les débris de ses armées blanches.
Réfugiées en Crimée, ces troupes démoralisées
semblent promises à une défaite rapide. Dénikine,
découragé, remet ses pouvoirs à son rival et ennemi
personnel, le général Baron Wrangel.
Pendant plus de 6 mois, Wrangel
donne l'illusion que les armées blanches pourraient retourner la
situation en Russie et chasser les bolcheviks du pouvoir. Mais le 12 octobre
1920, la nouvelle de l'armistice soviéto-polonais annonce que les jours
de l'armée Wrangel sont comptés. Les troupes qui luttaient contre
la Pologne sont envoyées sur le front de Crimée pour donner le
coup de grâce. Le 8 novembre, apprenant la chute des premières
lignes de défense, Wrangel donne l'ordre d'évacuation.
Tous les navires présents
dans les ports de Crimée sont réquisitionnés, dont le
vieux paquebot "Rion". Les bateaux russes sont mis sous la protection
de la France et hissent le drapeau tricolore. L'escadre française de
Méditerranée Orientale supervise les opérations. Tout se
passe dans l'ordre. Quasiment tous ceux qui le désirent peuvent être
évacués. En une semaine, 130 navires arrivent à
Constantinople, avec 146.200 réfugiés à bord, dont 29.000
civils, souvent dans un entassement ahurissant. L'état sanitaire est
catastrophique: les Russes sont décimés par le typhus, il y a
même des cas de choléra et de peste. Les autorités
françaises de Constantinople sont dépassées: que faire de
cette masse énorme de réfugiés, armés jusqu'au
dents et équipés d'une flotte de guerre complète? Les
laisser débarquer à Constantinople est inconcevable; cette ville,
sous occupation alliée, est déjà surpeuplée de
réfugiés, car la Turquie est en pleine guerre: le rebelle
Mustapha Kémal contrôle pratiquement toute l'Anatolie où il
se heurte à l'armée grecque. La perspective de voir cette
armée russe désœuvrée prendre part au conflit donne
des cauchemars aux Alliés.
Il faut donc éloigner le
plus vite possible les Russes de cette poudrière. La flotte de guerre
est envoyée à Bizerte, et Georges Leygues lance un appel aux
États balkaniques pour qu'ils accueillent les troupes et les réfugiés
civils. Le résultat est décevant: la Roumanie n'en accepte que
2000, la Grèce 1700, la Bulgarie 3800; seule la Serbie,
fidèlement russophile, ouvre grand ses portes et en recueille 22.300. Au
total, 34.000 personnes ont été évacuées le 1er
janvier 1921. Reste donc plus de 100.000 réfugiés à loger
et nourrir. En attendant une destination définitive, les Cosaques du Don
ont été envoyés en Thrace à Tchataldja, ceux du
Kouban sur l'île de Lemnos, et les troupes régulières sur
la presqu'île de Gallipoli, dans le détroit des Dardanelles. Les
civils, jugés moins dangereux, ont été répartis
dans plusieurs camps autour de Constantinople.
Pour le gouvernement
français, il est évident que l'armée Wrangel a
cessé d'exister, et que ces milliers de réfugiés ne sont
que des individualités. Mais les autorités militaires et navales
sont effarées par cette façon de voir les choses: Si on licencie
l'armée Wrangel sans aucune perspective d'emploi, la situation à
Constantinople risque de tourner rapidement au cauchemar. Il faut absolument
que la discipline militaire soit maintenue, et les troupes laissées sous
les ordres des officiers russes, afin d'éviter de les voir se
transformer en mercenaires ou en "grandes compagnies". Il sera alors
plus facile de disperser en douceur les réfugiés vers les pays qui
voudront bien d'eux. À contrecœur, le gouvernement doit se rallier
à ces arguments.
Wrangel, fin tacticien,
s'engouffre par cette porte laissée entrouverte. Il profite de
l'autorité que lui laissent les Français pour s'opposer par tous
les moyens à la dispersion de son armée: propagande, pression
psychologique, menaces, tout est bon pour garder un noyau irréductible
d'Armée Blanche; car Wrangel caresse toujours le rêve de reprendre
la lutte contre les Soviets, ou de s'emparer du pouvoir si celui des bolcheviks
s'effondre tout seul. Ainsi, le séjour de l'Armée Russe à
Constantinople est marqué par un bras de fer permanent entre Wrangel et
les Français, qui cherchent constamment à se débarrasser
de réfugiés qui coûtent une fortune au budget de la France.
Très vite, les autorités
constatent que beaucoup de réfugiés ont le mal du pays. Elles
voient là une belle occasion d'en diminuer le nombre; le gouvernement
fait donc savoir dans les camps que personne n'est retenu, et que la France
assurera le rapatriement en Russie soviétique de ceux qui en feront la
demande, toutefois sans aucune garantie sur leur sécurité une
fois débarqués. Malgré cette réserve de taille, les
volontaires se bousculent: de janvier à avril 1921, 9370
réfugiés retournent en Russie. À cela viennent s'ajouter
les départs individuels de réfugiés ayant les moyens de
vivre à leurs frais, de ceux qui ont trouvé du travail à
Constantinople ou qui se sont engagés dans la Légion
Étrangère.
Malgré cela, il reste encore en avril 1921 55.000
Russes nourris par la France dans les camps de réfugiés. Si l'on
comptait sur les départs individuels, il faudrait des années pour
disperser l'armée Wrangel. Trouver des débouchés de masse
pour les réfugiés russes reste un impératif urgent.
Certains
d’officiers russes émigrés
Afrikan
Bogaévski (1872 -
1934 Paris), général-lieutenant, décoré de la croix
de Saint-Georges pour son courage lors de la bataille de Tamopol en juillet
1917. Commande un régiment de partisans, puis une brigade de
l'Armée Blanche lors de la "campagne de glace" au Kouban en
février-mai 1918. Élu ataman des cosaques du Don en
février 1919. L'ancien ataman, le général Krasnov, qui
assista à ses obsèques, se battit plus tard aux côtés
de l'armée allemande au cours de la 2è guerre mondiale et,
livré à l'URSS, fut exécuté pour trahison.
Boris Dourov (1879 Saint-Pétersbourg - 1977
Sainte-Geneviève-des-Bois). Lieutenant-colonel dans le corps
expéditionnaire russe en France, puis en Macédoine, il est l'un
des fondateurs du Lycée russe de Paris en 1920 où il professe les
mathématiques et dont il devient le directeur de 1931 jusqu'à sa
fermeture en 1961
Mikhaïl
Grabbe (1868-1942), comte,
général, ataman du Don en 1916-1917.
Nicolas
Lokhvitski (1868 - 1933
Paris), général d'infanterie commandant en chef du corps
expéditionnaire russe sur le front français en 1916. Après
la paix, il rejoignit l'armée de l'amiral Koltchak en
Extrême-Orient et revint s'installer à Paris en 1923.
Zinovi
Péchkov (1884
Nijni-Novgorod - 1966 Paris), général dans l'armée
française. Frère aîné du bolchevik Iakov Sverdlov,
son nom lui a été donné par son parrain, l'écrivain
Maxime Gorki. S'engage dans la Légion étrangère en 1914.
Perd un bras en 1915. Chargé de mission auprès de Koltchak, puis
de Dénikine. Naturalisé Français en 1923, sert au Maroc
comme officier de la Légion. De 1942 à 1950 représente la
France libre en Afrique du Sud, puis en Chine et au Japon.
Causes de la dÉfaite des Blancs
Corruption des cadres: négligence, paresse, goût de la dolce
vita. En Sibérie, à l'arrivée de Koltchak, il y avait
196 états-majors sans troupes. De nombreux régiments blancs
comptaient 2 ou 3 officiers pour 1 seul homme. Une grande partie du
matériel fourni par les Alliés était revendue au
marché noir et, en fin de compte, rachetée par les Rouges.
Trahison des Tchèques
de Sibérie: anciens
prisonniers de guerre autrichiens, réarmés contre l'Autriche, ils
avaient rejoint Koltchak après la paix de Brest-Litovsk, les Allemands
ayant exigé qu'ils leur soient livrés. Pris en main par une
mission militaire française (Gal Janin, qui cependant ne leur
donna pas l'ordre de délivrer Koltchak encerclé), ils devaient
être le noyau de la reconquête de la Russie d'Europe à
partir de l'Oural. Mais le gouvernement tchèque (Bénès)
leur interdit d'agir contre les Rouges. Ils s'organisent donc en "grandes
compagnies", occupant la ligne du Transsibérien et
accaparant le matériel ferroviaire (qui transporte leur butin). Ils se
replient lentement (en 4 ans) vers Vladivostok, négociant leur retraite
avec les Rouges: ils arrêtent Koltchak à Irkoutsk et le livrent
aux bolcheviks.
Mésentente entre les
Alliés: chacun des
Alliés cherche à profiter de la guerre civile pour favoriser ses
propres intérêts: les Anglais poussent en avant Koltchak qui leur
a promis des avantages en Oural et au Caucase. Le Gal
français Janin décide de faire soutenir Koltchak en novembre 1918
par l'armée japonaise (inutilisée) qui aurait été
transportée par le Transsibérien jusqu'à l'Oural.
Wilson met son veto, craignant de voir les Japonais s'incruster en
Extrême-Orient russe. Les Anglais ont gêné l'action de
Dénikine, puis de Wrangel, car ils voyaient en eux des créatures
de l'état-major français (projet d'un protectorat français
en Ukraine et Russie du Sud); ils ont abandonné Ioudenitch, pour ne pas
favoriser l'établissement des Allemands dans les pays Baltes, etc.
Habileté diplomatique
des Soviétiques: ils
ont compris qu'il fallait faire des concessions aux nouveaux États pour
les amener à se retirer de la lutte; ils ont accordé
l'indépendance ou fait d'importantes concessions territoriales à:
Finlande, Estonie, Lettonie, Lituanie, Pologne, Roumanie, États
transcaucasiens, Extrême-Orient, Boukhara. Une fois la paix
rétablie, ils ont récupéré les territoires
abandonnés en Asie (les concessions faites en Europe seront reprises en
1940 et 1944).
Valeur militaire de
l'Armée rouge: les
combattants sont motivés: ouvriers communistes formant la Garde rouge;
paysans décidés à acquérir des terres; officiers,
anciens sous-officiers ou soldats espérant monter en grade malgré
leur roture (ce qui était impossible dans l'armée tsariste).
Trotski se révèle être un bon chef de guerre: sens de
l'organisation, volonté de vaincre, stratégie.
Affaiblissement de l'esprit de croisade
anticommuniste: vers 1921-22, les nations occidentales
craignent de passer pour réactionnaires si elles luttent contre le
bolchevisme [effet de la propagande menée auprès des mouvements
ouvriers occidentaux par le Komintern (créé mars 1919)]. Mutinerie
des marins français de la mer Noire qui, ayant appris le 10-4-1919,
à Odessa, le succès de la manifestation parisienne du 6-4 (150
000 personnes contre l'acquittement de Raoul Villain, l'assassin de
Jaurès: 2 †, 10 000 arrestations), ont cru à la victoire de la
révolution communiste à Paris. Le 16-4 la mutinerie touche le Protet
en pleine mer [chefs: André Marty (1886-1956), Badina] et, le 20-4, en
rade d'Odessa, elle touche la Justice, la France, le Jean-Bart
et le Waldeck-Rousseau. L'escadre doit être ramenée
à Toulon, ce qui affaiblit les armées blanches de
Dénikine.
Église orthodoxe russe et la culture russe en
france.
Habitués à des conditions de vie meilleures, mais
déjà rompus aux difficultés de la vie quotidienne lors de
la période révolutionnaire, les émigrés se
retrouvent pour la plupart dans un dénuement presque total, ayant perdu
leur fortune en Russie révolutionnaire ou sur le chemin d’exil.
Les émigrés se
regroupent et mettent en place quantité de procédés
institutionnels ou officieux pour maintenir le contact et répandre leur
production culturelle. Ces institutions, c’est d’àbord l’Église,
puis l’école, l’Université, enfin la presse; autant
éléments fédérateurs de cette communauté, ce
qui forme une vraie diaspora. Son originalité tient au fait qu’il ne
s’agit pas d’un «exil des Russes», mais d’une «Russie en exil», de tout un pays
qui, par l’intermédiaire de ses élites et de ses principale
institutions, se retrouve à l’étanger et attend impatiemment le
retour.
Église Notre-Dame de l'Assomption
La première pierre de cette église fut
posée le 9 avril 1938 et l'église consacrée le 14 octobre
1939, jour de la fête de l'Intercession de la Vierge, par le
métropolite Euloge. L'église a été construite par
Albert Benois dans le style des églises de Novgorod du XVème
siècle et début XVIème siècle. Les fresques ont
été réalisées par Albert Benois (frère de
célébre Aléxandre Benois) et sa femme Marguerite,
l'iconostase par F. Fedorov. C’était le comte
Chérémétiev qui les aidait. Le comte habitait
auprès de l’église et n’était déjà qu’un
simple psalmiste. (Il savait bien l’écriture slave et ornait les livres
finement.)
Devant l'iconostase à droite est fixé une
plaque commémorative à la mémoire des 37
généraux, 2 605 officiers et 29 000 cosaques, ayant servi aux
côtés de l'armée allemande pendant la dernière
guerre mondiale, livrés par les Alliés aux Soviétiques
à Lienz et sur la Drave le ler juin 1945 et condamnés par eux
pour trahison. Les anciens combattants cosaques de l'Armée Blanche
viennent se recueillir chaque année devant cette plaque.
Reposent dans la crypte:
Albert
Benois (1870-1970),
architecte de l'église.
Marguerite
Benois, née Novinski
(1891-1974), son épouse.
Cassien (S. Bézobrazov) (1892-1965), Archevêque, professeur,
puis recteur de l'Institut de théologie orthodoxe Saint-Serge à
Paris.
Euloge (Vassili Guéorgievski), métropolite (1868/Somovo
– 1946/Paris).
1895
|
Il se fait moine
|
de 1903 à 1905
|
Devient évêque de Lublin
|
1907
|
Député à la 2è douma*
|
1907 à 1912
|
Réélu député à la
3è douma*
|
de 1914 à 1921
|
Devient Archevêque de Volhynie
|
1921
|
Nommé archevêque de l'Église
orthodoxe russe d'Europe occidentale
|
1922
|
Devient métropolite
|
*il adhère
au groupe monarchiste-nationaliste
Georges (Tarassov) (1893 Voronej - 1981 Paris), archevêque, ingénieur
chimiste.
1916
|
Fut envoyé en France*
|
1953
|
Sacré évêque
|
1930
|
Ordonné prêtre
|
1960
|
Devient archevêque de France et d'Europe
occidentale**
|
* servit comme
pilote dans l'aviation
** après la
mort de au métropolite Vladimir
Olga
Kokovtsov (1860-1950) et Olga
Malevski-Malévitch (1868-1944). Comtesses,
donatrices pour la construction de l'église.
Wladimir
Kokovtsov (1853/Novgorod –
1943/Paris), comte.
de 1904 à
1914
|
Était le
ministre des Finances de Russie
|
de 1911 à 1914
|
Était le
président du Conseil des ministres*
|
novembre 1918
|
Émigra
|
*après
l'assassinat de Stolypine
Le Bienheureux
Père Alexis Médvédkov
(1867-1934), prêtre desservant la paroisse d'Ugine, où il passait
presque tout son temps en prière dans l'église- Il mourut d'un
cancer. Quand le cimetière d'Ugine fut désaffecté quelques
années après sa mort, on retrouva son corps absolument intact, ce
qui fut interprété comme un signe de sainteté et son corps
fut transporté à Sainte-Geneviève-des-Bois.
Georges
Spasski (1877-1934),
archiprêtre, aumônier de la flotte russe de la mer Noire
jusqu'à la Révolution. Il suit la flotte repliée à
Bizerte, puis il est nommé à la cathédrale
Alexandre-Nevski. Son corps est d'abord enseveli dans la crypte de la
cathédrale.
Dimitri
Troïtski (1886-1939),
archiprêtre, premier recteur de l'église
Saint-Nicolas-le-Thaumaturge dans la Maison russe de Sainte-Geneviève-des-Bois.
Vladimir (Viatcheslav Tikhonitski) (1872-l959).
Le métropolite.
Étudie la théologie au séminaire de Kazan.
de 1925 à
1945
|
Devient
évêque de Nice
|
janvier 1945
|
Nommé
coadjulteur du métropolite Euloge
|
1946-1959
|
Était un
métropolite
|
Maison
russe
Après la
révolution, la princesse Véra Mechtcherski (1876-1949) a
fondé au Paris la pension où elle apprenait le savoir-vivre aux
jeunes filles de familles riches américaines. L’une de ces
élèves était Miss Dorothy Puget, dont la
générosité a aidé Véra Mechtcherski à
fonder la maison de retraite pour des vieux Russes émigrés.
Cette maison fut fondée
le 7 avril 1927 et a été baptisée du nom de Sa
Majesté Impériale Marie Féodorovna. Elle abrita
jusqu'à 250 pensionnaires. La princesse Mechtcherski dirigea la
maison de retraite jusqu'à sa mort survenue dans cette maison le 17
décembre 1949. Une chapelle y fut construite et consacrée sous le
vocable de Saint-Nicolas-le-Thaumaturge. Elle est aujourd'hui sous la
juridiction du patriarcat de Moscou.
Dans la maison sont
conservés divers souvenirs de l'ambassade russe de la rue de Grenelle
d'avant la Révolution: portraits de l'impératrice Catherine II et
des empereurs Alexandre Ier, Nicolas Ier, Alexandre II, Alexandre III, buste de
Nicolas II et de l'impératrice Alexandra Fédorovna, trône
impérial en bois doré.
Le cimetière Saint-Hislaire-le-Grand
Ce cimetière militaire russe fut
créé à 1927 à Saint-Hislaire-le-Grand, près
de Reims,
à l'endroit exact où se trouvaient les tranchées du corps
expéditionnaire envoyé en 1916 à la demande du
gouvernement français. Là, furent érigés une
église orthodoxe russe et un monument commémoratif auprès
des deux ossuaires et des nombreuses tombes d'officiers et soldats
tombés si loin de la Sainte-Russie. Ce cimetière fut, à
l'époque, inauguré avec tous les honneurs en présence
notamment des maréchaux Pétain et Foch et du
général Weygand.
Depuis, chaque année, un pélerinage a lieu
à la Pentecôte, auquel participent les derniers rescapés
des terribles combats qui se sont déroulés dans la région.
En 1975, une délégation soviétique
se rendait au cimetière de St.-Hislaire-le-Grand et, sans
prévenir les responsables, y plaça une plaque
commémorative à la mémoire des "soldats soviétiques
morts dans la lutte contre le nazisme". Il est vrai que, depuis la fin de
la seconde guerre mondiale, 36 tombes ont été ajoutées
à celles des combattants de 1914-18. Mais la chose prend une tournure
franchement drôle, quant on sait que, parmi les 36 "héros",
certains ne sont pas morts dans la lutte contre le nazisme mais, bien au
contraire, contre le communisme. C'est ainsi qu'on peut relever toute une
série de noms de combattants du 2e bataillon russe et du 2e bataillon
ukrainien qui, tous les deux, ont combattu contre les Alliés. Pour
être objectif, il faut ajouter que certains, parmi les 36, ont
réellement combattu le nazisme puisqu'ils ont rejoint les rangs des
F.F.I.
D'un échange de correspondance entre le
président du Comité de Sauvegarde de la chapelle du
cimetière militaire qui était alors Basile Orekhof, ancien
capitaine de l'Armée impériale et éditeur de la revue
"La Sentinelle", et M. Michel Poniatowski, alors ministre
français de l'Intérieur, il ressort que "la
rénovation, par les autorités soviétiques, des 36
sépultures existant depuis la fin de la guerre 1939-1945 a
été faite en application d'accords diplomatiques intervenus en
1975".
Non contents de s'approprier des morts qui avaient
combattu dans les rangs opposés, les Soviétiques voulurent
également faire main-basse sur l'ensemble du cimetière et
remplacer les croix, se trouvant sur les tombes des soldats russes morts en
1914-18, par une simple pierre tombale surmontée de... l'étoile
rouge. Devant l'énormité de la chose et les réactions que
cela avait suscité, les Soviétiques firent marche-arrière
et se contentèrent d'installer une plaque commémorative.
CONCLUSION
1) Quelles étaient les causes de
l’émigration des Russes en France:
· Pourquoi les Russes
choisissaient la France comme pays d’asile.
Les Russes choisissaient la
France comme pays d’asile parce que là règnait la liberté
d’expression et de la vie politique; la culture française des
divertissements, de l’instruction et des professions était très
développée; en France, il y avait beaucoup de
spécialistes célébres et des sanatoriums.
· Quelles étapes
connaît l’émigration russe en France.
L’émigration russe en
France connaît quatre étapes: le début de XVIIIème
siècle; à la suite de la révolution russe de 1917;
à la fin de la deuxième guerre mondiale; l’émigration
économique après la ruine de l’URSS.
Certains se sont trouvés
en France parce qu’il était des prisonniers de guerre. La
majorité d’émigrés blancs ont quitté la Russie par
le sud.
3) Quelles étaient les causes de la
défaite de l’Armée Blanche.
L’Armée Blanche a
été liquidé à causes suivantes: corruption des
cadres; trahison des Tchèques de Sibérie; mésententes
entre les Alliés; habileté diplomatique des Soviétiques;
valeur militaire de l'Armée rouge; affaiblissement de l'esprit de
croisade anticommuniste.
4) Comment l’Église
Orthodoxe Russe est présentée en France.
L’Orthodoxie tenait toujours une
place considérable dans la vie de plusieurs émigrés
russes. Les anciens combattants de l’Armée Blanche, la noblesse et les
intellectuels qui ont quitté leur patrie trouvaient de soutien moral
dans les paroisses des petites églises orthodoxes, comme p.e.
Église Notre-Dame de l’Assomption. Les clercs orthodoxes avaient
toujours de l’autorité sur les civils, leur rôle n’a pas
changés dans la communauté des émigrés bien que les
prêtres, eux-mêmes, aient pu souvent participer à la vie
sociale. Quand il ne restait plus rien pour souffler du goût de vie dans
l’âme d’un émigré, c’est toujours sa foi qui venait en
aide.
LISTE
DES OUVRAGES ÉTUDIÉS
1.
Б. Носик, “Русский
Париж”, “Будь здоров” №2, 2001
2. “L’émigration russe en France”, La Langue Française, № 5-6,
février 2000
3. “Conséquences de la révolution
russe”, publication
électronique,
www.quid.fr/WEB/ETATS/RU
4. “L’émigration russe en France”, publication
électronique,
www.russie.net/france/emigration/
5. “M. Jean-Daniel Gerber nommé au
Comité Nansen”,
publication électronique,
193.5.216.31/cp/f
6.
“La Maison Russe”, publication électronique,
www.russie.net/france/gen-maison.htm
7.
“Les russes en
Corse”, publication
électronique,
www.russie.net
8.
“Sainte-Geneviève-des-Bois”, publication électronique,
www.russie.net/france/gen-index.htm
9.
“Les volontaires du
corps expéditionnaire russe…”, publication électronique,
www.perso.club-internet.fr